J’ai toujours eu horreur de la fête de Noël. Je respecte les gens qui fêtent Noël mais cette fête ne m’a jamais parlé en terme de féérie et de magie de Noël. J’ai toujours détesté le père Noël et je l’ai trouvé injuste car les cadeaux n’étaient pas donné par bonté de coeur, mais il fallait remplir un certain nombre de critères pour prétendre recevoir des cadeaux. Il fallait les mériter, être sage, avoir été bon envers ses parents et avoir été obéissant. Avant d’avoir des enfants, j’ai toujours dit que je ne fêterais pas Noël que les enfants ne croiront pas au père Noël et même qu’il n’y aura pas de cadeaux à Noël mais que je trouverais un moyen de leur offrir à une autre occasion.

Le père Noël n’existe pas

Ou comment échapper à Noël

J. est née et j’ai maintenu mon souhait de ne pas lui véhiculer de mensonges autour de cette fête. Le père Noël n’existe pas, ce sont les parents qui donnent les cadeaux. Et j’ai toujours refusé de mettre un sapin, des guirlandes et tout ce qui se rapporte à cette fête. Ma fille sachant le peu d’intérêt que je manifestais pour tout cela n’a jamais cherché à me réclamer quoique ce soit à ce sujet. Certains diront que ce n’est pas normal de priver un enfant. Je précise que ce n’est pas de la privation. J’organise régulièrement des fêtes où les  enfants sont mis à l’honneur. Mais, c’était comme si cette fête n’existait pas. Je fuyais les galeries marchandes, les publicités, les médias, pour tenter d’y échapper. J’ai tenu bon, j’étais persuadée que je tiendrais bon toute ma vie… jusqu’à… jusqu’à il y a peu.

Quand la vie vous rattrape

J’ai pu y échapper plus précisément jusqu’à il y a deux ans. Un évènement est venu chambouler toute la vision négative que j’avais de Noël. En effet, mon petit garçon a eu la bonne idée de naître le 25 décembre 2013, alors que nous ne l’attendions pas avant le 8 janvier, date prévue de mon accouchement à l’époque. Comme s’il était venu remettre en question toutes mes convictions. Moi qui disais que ce jour n’avait rien comme magie, ni comme intérêt, je me retrouvais tout à coup avec le plus beau des cadeaux le jour de Noël. Les gens m’accueillaient à la maternité avec les yeux brillants en s’exclamant que je venais de recevoir là, l’un des plus beaux cadeaux. Pourtant, ils voyaient des naissances à longueur d’année, mais une naissance le jour de Noël garde un caractère sacré inéluctable.

On fait la fête alors ?

Je ne dis pas que je me suis mise à festoyer, mais j’ai baissé la garde. Était-ce si grave si on faisait une maison en pain d’épices ? Était-ce si grave de préparer une bûche de Noël  ou de décorer des sablés en forme de sapin ? Je ne suis plus aussi convaincue aujourd’hui depuis la naissance de mon fils alors que j’étais complètement hermétique sur le sujet autrefois. Ce ne sont que des desserts après tout. Cela ne m’oblige pas à croire aux miracles ou au père Noël. Le vrai miracle, c’est la naissance de mon fils. Un miracle de la vie qui se renouvelle sans cesse et chaque seconde dans ce monde depuis des générations et des générations et qui reste toujours un évènement extraordinaire aux quatre coins de la planète pour toutes les mamans du monde quelle que soit la saison.

Écrire au père Noël

Y croire pour rire

Je n’aurais jamais pensé un jour que mes enfants écriraient au père Noël et cette année, mes filles l’ont fait. Tout en sachant que le père Noël n’existait pas, je leur ai dit qu’elles pouvaient tenter de lui écrire, puisque la Poste mettait un service chaque année pour que les enfants puissent lui écrire. M. s’est empressée de dire : « si on peut lui écrire, c’est qu’il existe ! ». Je lui ai demandé : « qu’est-ce que tu en penses toi ? ». Elle a répondu : « je vais lui écrire et s’il répond, c’est qu’il existe ». J. a ri en disant : « mais non, c’est une personne qui va se faire passer pour lui et qui va nous répondre ». Bref, elles ont envie d’y croire le temps d’une soirée sans y croire totalement.

Des cadeaux modestes

Elles n’ont pas découpé tout le catalogue de jouets comme le font certains enfants en mettant une liste interminable de jouets. Elles n’ont demandé qu’un petit cadeau au père Noël. J. a demandé un livret avec des autocollants Reine des Neiges. Quant à M., elle a demandé une poupée Charlotte aux fraises qui parle et qui marche « quand on appuie sur un bouton ».
J. m’a dit : « Maman, est-ce que tu pourras nous acheter ces cadeaux et faire comme si c’était le père Noël qui les avait apportés ? ».  J’ai répondu par un : « On verra ». Il me reste du chemin à parcourir pour tout accepter. Son livret Reine des Neiges elle l’aura, la poupée Charlotte aux fraises, j’ignore si elle existe mais on trouvera une solution.
Je dois réfléchir à la proposition de ma fille. Elle a envie de mieux connaître la fête de Noël, de mieux la comprendre et de la vivre. Tout en sachant que ce ne sera jamais comme dans Caillou fête Noël.  Mais comme Noël fait partie intégrante de notre histoire et de notre pays et qu’on peut difficilement y échapper même en faisant tous les efforts du monde, il va falloir que je revois mes principes et accepter de jouer le jeu dans un but pédagogique et culturel… Comme on dit, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. J’ai encore quelques jours pour me décider et savoir comment aborder Noël avec les enfants.