« Avec une entrée en maternelle à l’âge de trois ans en moyenne, la France fait partie des pays européens où l’on commence sa scolarité le plus tôt, d’après un document du syndicat Unsa. Au Danemark ou en Allemagne, qui sont placés devant nous dans le classement Pisa, la grande majorité des enfants entrent à l’école à six ans. » Voilà ce qu’on peut lire sur France infoTV dans un article intitulé «  »Inégalitaire », « trop académique », « pas pertinent »… l’OCDE blâme le système scolaire français ».

Voilà entre autres pourquoi je suis persuadée que mes enfants sont mieux à la maison. Je répète assez souvent qu’un enfant n’a pas sa place à l’école à l’âge de 3 ans, c’est beaucoup trop jeune. Et que dire des écoles qui accueillent les enfants à 2 ans 1/2. C’est pire encore.

Un enfant de 3 ans a encore besoin de sa maman. Je l’ai constaté avec mes deux filles. A 3 ans, mon aînée tétait encore. Je l’ai laissée se sevrer toute seule et elle s’est détachée du sein à 4 ans, malgré tous nos efforts pour la sevrer vers 2 ans, ça n’a pas marché avant. J’ai donc décidé de la laisser se sevrer seule.  Et c’est le jour de ses 3 ans qu’elle a demandé à enlever sa couche la journée, mais elle a encore porté des couches la nuit jusqu’à l’âge de 3 ans 1/2, malgré de nombreuses tentatives (j’avais pratiqué l’hygiène naturelle infantile avec elle dès l’âge de 1 mois et à 16 mois, elle arrivait à faire systématiquement hors de sa couche, puis il y a eu régression avec l’arrivée de la petite soeur). Pour sa soeur, le constat est le même. L’abandon des couches est plus long pour la deuxième et alors qu’elle a eu 3 ans tout récemment, elle tète encore la journée de temps en temps. Elle arrive à ne plus téter pour s’endormir depuis longtemps cependant. Chaque enfant est différent et évolue différemment, mais l’évolution de mes deux filles est presque similaire.

Il y a les tétées et les couches, mais ce n’est pas totalement cela qui me fait penser qu’un enfant a besoin de sa maman encore à 3 ans. Les animaux sevrés trop tôt et séparés de leur mère trop tôt ont des comportements anormaux. On le constate chez les chiens, chez les chats, mais aussi chez les souris de laboratoire ou chez le singe. En 1958, Harry Harlow présente ses observations sur la déprivation maternelle chez les singes : séparés de leur mère, de jeunes macaques choisissent alors un substitut maternel, une sorte de doudou fait de linge doux. Ce que l’on constate chez les animaux est souvent vrai aussi pour nous les humains.  Mes enfants qui n’ont jamais été séparés de moi n’ont jamais eu besoin d’objet transitionnel, n’ont jamais pris de tétine ou de doudou.

L’enfant est attaché à sa figure maternelle. La mère est une base de sécurité pour l’enfant et si cette base est solide, elle servira à favoriser l’autonomie pour toute la vie. Mary Ainsworth, collaboratrice de Bowlby a montré qu’un enfant sécurisé est un enfant sociable, empathique et qui a une bonne estime de soi. Inversement, un enfant ayant bénéficié d’un attachement anxieux sera plus dans le retrait social et aura des comportements oppositionnels et agressifs (ceci explique sans doute en partie les maux de notre société d’aujourd’hui). Bien sûr, on sait que l’enfant peut avoir d’autres attachements possibles que sa figure maternelle et que la nounou ou la maîtresse peut en devenir une autre. Je le crois vrai pour la nourrice qui a un lien de proximité avec l’enfant, je reste septique en revanche sur le rôle d’attachement que peut jouer une enseignante quand elle a 30 gamins à gérer. Mais cela n’engage que moi et je peux me tromper.

Si le rapport de l’OCDE dit qu’on scolarise les enfants trop tôt, c’est qu’on a dû constater les problèmes que cela engendrait. Je ne suis pas spécialiste de cette question, mais ça me conforte dans l’idée que mes enfants sont bien mieux à la maison qu’à l’école.