Tu as du courage de faire ce que tu fais avec les enfants

sac à dos courageOn me demande souvent comment je fais pour instruire les enfants à la maison, comment je fais pour avoir autant de courage avec les enfants. Ou bien, on me dit : « vous avez du courage de faire ce que vous faites ». Souvent, je réponds par un petit « oui », un hochement de tête, ou un « non, ça va ». Et mon esprit s’envole vers une longue réflexion. Que serait ma vie sans l’école à la maison ? Ou que serait ma vie si les enfants n’étaient pas 24 h sur 24 avec moi et s’ils allaient à l’école. Comment pourrais-je gérer le linge, les goûters, les horaires d’école, les repas du midi, les réunions de parent/prof, l’entretien de la maison et tout le reste ?
enfant qui tartine son painNe l’ayant pas vécu, j’ai du mal à me projeter. J’ai dû mal à imaginer : une heure de lever obligatoire pour tout le monde, presque tous les jours. On a bien essayé un planning avec une heure chaque jour pour le petit déjeuner, mais il n’a pas de caractère obligatoire. Si, tel jour, je dors un peu plus parce que j’ai subi 10 réveils dans la nuit, je peux dormir tranquille sans craindre d’oublier le réveil ou de ne pas l’entendre. Je peux décider de réveiller l’aînée de la fratrie et laisser les deux autres enfants dormir. Ou je peux carrément les laisser tous dormir par ce que j’ai pensé à un super article pour mon blog. Du coup, là, ça paraît moins être du courage. Certains y verraient presque du laisser aller… Bon, je vais l’avouer, il m’arrive de dormir jusqu’à 10 h le matin et que ce sont les enfants qui me réveillent. Mais je dois aussi dire que plus de 330 jours dans l’année, je suis réveillée à 5 h, parce que je ne dors pas plus de 4 ou 6 h par nuit grand maximum (d’ailleurs ce blog n’existerait pas si je ne me levais pas à l’aube chaque matin). En revanche, les enfants dorment comme ils ont envie. Ils peuvent se lever à midi. C’est un peu ma soupape. Cela me permet d’avoir quelques heures libres sans les enfants dans les jambes.
enfant sortant de la doucheAprès le lever, il y a la toilette et l’habillement. Les douches matinales pour les trois enfants ne me poseraient pas de soucis. Les plus jeunes prendraient leur petit déjeuner pendant que l’aînée se laverait seule. Puis ce serait au tour des plus petits que je laverais en même temps. Il y a toujours moyen de s’arranger. Mais là où ça coince, c’est pour les vêtements.  J’ai déjà pas mal de retard dans mes machines de linge. Pourtant, les enfants s’habillent un peu comme ils veulent. S’ils veulent mettre un costume de princesse pour faire le cours, ou une gendora marocaine ou un vieux tee-shirt, ils peuvent, ils sont chez eux. A l’école, ce serait différent. Quand mon aînée veut tel pull mais qu’il est au sale, je peux lui proposer de le mettre en machine avant de commencer le cours et de le mettre au sèche-linge (oui il remarche) pendant qu’elle finit un exercice. Quelques heures après, il est prêt. Mais s’ils allaient à l’école, les vêtements devraient être prêts chaque soir pour être disponibles chaque matin très tôt. C’est quelque chose que je n’ai jamais géré… Et là, c’est moi qui me dit mais comment ces mères, qui ont leurs enfants à l’école, trouvent le courage de laver le linge tous les jours pour que leurs enfants soient propres tous les matins pour aller en classe ? Je ne pourrais pas imaginer mettre mes enfants à l’école avec un pantalon taché ou avec un tee-shirt délavé… Question de principe. Donc ça me mettrait la pression.
vêtements de princesseAprès l’habillement, il faudrait trouver les cartables, les chaussures, les blousons et partir. J’ai déjà pas mal de soucis, les mercredis et samedis pour trouver les sacs. Le mercredi, les enfants font un atelier d’arts plastiques. Mes filles emmènent avec elles un petit sac dans lequel elles mettent une blouse pour ne pas se tacher, un paquet de mouchoirs en papier et prennent un carton à dessins. Il arrive que ce sac ne soit pas rangé là où il devrait être et que je suis en panique pour le trouver au moment de partir. J’ai dû mal à imaginer ça chaque matin. Le samedi matin, elles emmènent avec elles leurs chaussons de danse, un cache-cœur. Je dois veiller à ce que leurs collants de danse et leur robe soient propres car elles ont deux pairs de collant mais une seule robe de danse avec une couleur bien précise pour chaque niveau. C’est peu de choses mais faut que ce soit prêt tout de même…
sac à dosEt puis, il y a le froid à affronter chaque matin. J’en ai des frissons rien qu’à y penser. Le froid du matin me rappelle l’époque où je travaillais et où il fallait gratter le pare-brise, mettre la voiture à chauffer, désembuer bien à l’avance pour ne pas être embêtée au premier carrefour et risquer l’accident.  Cela me rappelle aussi mon enfance, quand j’étais emmitouflée jusqu’aux yeux avec un cache-nez en laine tricoté par ma mère et qui faisait trois fois le tour autour de mon cou et la capuche en poils synthétiques coincée sur les oreilles.  Ce froid me piquait le visage et me rentrait dans le corps jusqu’aux os. Une sensation désagréable qui m’a fait détester l’hiver pendant bien longtemps…
bonhomme de neigeAprès les avoir conduits tous à l’école ou à la garderie, je rentrerais chez moi. La maison serait bien vide. Ou bien, peut être que je ne rentrerais pas et que j’irais en voiture regagner mon travail. Les enfants resteraient à la cantine et je les récupérerais le soir.

Je ne blâme pas les femmes qui vivent ainsi, car il peut s’agir d’un choix de vie. Choix que j’ai fait à une époque avant d’avoir des enfants mais qui ne me conviendrait plus aujourd’hui. Alors plutôt que de parler de courage avec les enfants, je dirais plutôt que je vis la vie que j’ai envie de vivre et que je ne vis pas une vie que je devrais subir. Je sais qu’il y a des mamans qui vivraient mal l’idée de rester continuellement à la maison et je respecte leur choix, car c’est leur choix.  Le mien a été de rester à la maison pour vivre pleinement aux côtés de mes enfants parce que j’en ressentais viscéralement le besoin.

Alors oui, ce n’est pas facile de rester 24 h sur 24 avec les enfants dans les jambes à la maison. Oui, c’est difficile de n’avoir jamais de répit  ne serait-ce que pour le rangement des jouets parce qu’ils peuvent être sans cesse éparpillés au sol. Ce n’est pas toujours drôle de passer du temps à photocopier des cours très tôt le matin avant que les enfants se lèvent. Mais ce n’est pas une question de courage, ce sont des contraintes que l’on accepte parce qu’on aime ce que l’on fait. Tout comme certaines femmes aiment leur métier, leur vie rythmée par le travail et les enfants à la cantine parce qu’elles n’aiment pas cuisiner.

3 réflexions sur “ Tu as du courage de faire ce que tu fais avec les enfants ”

  1. Mdr. Pour moi, la plupart du temps, c’est école en mode décontracté, pyjama ou survetement…A la cool quoi!!!
    Par contre comme toi, je ne me vois pas lever mes enfants tot et surtout avec le stress de la préparation et la peur d’etre en retard pour l’école.
    Mais parfois, je m’imagine s’ils étaient à l’école, la maison serait sans vie (certes j’aurai à ranger moins de trucs) mais d’un ennuie!!!! Puis ce plaisir qu’on a à voir nos enfants grandir et évoluer auprès de nous, ce sont des petites choses qui ne durent pas car ils grandissent si vite et c’est ce qui nous permet de nous rapprocher chaque jour, de les garder le plus longtemps possible auprès de nous.
    Après tout est question d’organisation mais ça je pense que c’est le problème de toutes les femmes avec ou sans école.

  2. Quel plaisir de lire ton témoignage!!! Ça réchauffe le coeur, je me sens moins seule, et je n ai pas à culpabiliser des réponses que je donne à mon entourage quand on me demande comment je fais pour faire l école à la maison et si ce n est pas trop dur.
    Eh bien non, c est génial!!! Car on prend son temps, on respecte nos rythmes biologiques, et seulement 30 minutes de travail suffit! Car un enfant evolue bien plus rapidement seul que dans une classe où plusieurs niveaux d une même classe se mélangent!!!
    Merci!!!!

  3. Eh oui Carole, la vie est différente avec l’école à la maison, il faut le dire. Ce qui me surprend, ce sont les mamans qui se réjouissent sur Facebook du retour de leurs enfants à l’école après les vacances. Les pauvres, elles n’en peuvent plus rien qu’après 15 jours de vacances. 🙂 Je compatis. C’est vrai que ça surprend les mamans qui ont leurs enfants à l’école que nous nous arrivons à les supporter toute l’année. Parce que les enfants en vacances sont paraît-il insupportables. Donc logiquement, ils le sont toute l’année aussi. Nous ne sommes pourtant pas plus fortes ni plus autoritaires… Sauf que le fait que les enfants dorment plus, qu’ils peuvent boire et manger quand ils veulent, qu’ils peuvent aller aux toilettes à toutes heures, qu’ils savent participer au rangement de la maison, savent se trouver eux-mêmes des activités, tout ça fait que leurs besoins sont respectés et qu’ils sont plus autonomes, et du coup, ils sont aussi beaucoup plus calmes. Il n’y a pas de secret. D’ailleurs, dans les pays où les enfants font moins d’heures de cours par semaine, il y a de meilleurs résultats. Les enfants scolarisés en France sont trop fatigués, dixit une dame qui a travaillé dans une école une grande partie de sa vie et qui le constate chaque jour encore avec ses petits-enfants. Les articles sur ce sujet ne manquent pas non plus…
    Contente que mon article ait pu te donner autant de plaisir lol et merci pour ton commentaire. Cela me fait toujours plaisir de lire mes lecteurs.

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