Les poupées de papier, c’est magique !

Il faut remotiver les troupes. L’hiver approche. Il fait de plus en plus froid. Il fait noir de plus en plus tôt. Du coup, à la maison, il y a un peu de relâchement dans les apprentissages. Alors, je mets de la couleur dans les exercices que je propose, et j’offre des récompenses rigolotes (attention, je précise, je ne suis pas pour le système punition/récompense. Quand je parle de récompense ici, je veux parler de petits cadeaux éphémères, juste pour le plaisir de la découverte mais qui ont aussi un intérêt pédagogique quand même).

Il y a quelques jours, j’ai trouvé un site sympa autour de coloriages de princesses. J. et M. jouent constamment aux princesses et je me suis dit que ça allait les intéresser. Mais ce que je ne savais pas, c’est qu’elles allaient se passionner pour les poupées de papier. Sur le site coloriage princesse, on trouve des pages avec des petites poupées en papier. On peut les colorier en ligne ou imprimer la feuille et colorier au crayon la poupée et ses accessoires.

J’ai donc imprimé un coloriage de poupée pour le présenter à M. afin qu’elle s’occupe durant la classe et qu’elle laisse sa grande soeur travailler.

Elle a colorié la poupée, les accessoires et le petit chien et elle est allée jusqu’au bout de son activité en s’appliquant. Je n’en attendais pas tant.

Je savais que J. allait vouloir la même activité. J’avais testé en ligne la version coloriée et je me suis dit qu’en lui donnant une version déjà coloriée, on gagnerait du temps et qu’ensuite on passerait à autre chose. J’ai eu tort.

J. a aimé énormément cette première poupée de papier et elle a voulu en faire d’autres. Ce fut l’occasion de la laisser utiliser l’ordinateur pour colorier une nouvelle poupée directement sur le site. Puis, une autre, puis une autre encore…

Après impression couleur et découpage, les filles ont joué très longtemps avec leurs poupées de papier.

Elles ont voulu des enveloppes pour les ranger et leur ont donné des prénoms : Linda, Rose, Caramel, Lili…

Je ne regrette qu’une seule chose, c’est de ne plus avoir de pochettes à plastifier. Les poupées auraient une durée de vie plus longue en les plastifiant à chaud.

J’ai eu beaucoup de difficultés à leur demander d’arrêter de jouer avec leurs poupées de papier quand l’heure du repas est arrivée. Ensuite, elles les ont même emmenées avec elles pour aller dormir. Bref, un vrai succès.

Un cours de géographie improvisé

Hier, juste avant qu’on s’installe pour faire la classe, J. est venu avec un paquet de cartes Djeco retrouvé dans un carton suite à notre déménagement (ou plutôt notre réemménagement je devrais dire, puisque nous sommes revenus dans notre maison). Elle me dit qu’elle aimerait en savoir plus sur les animaux qui sont sur les cartes. Je regarde brièvement les premières cartes et je vois qu’elles sont classées par continents. Justement le week-end, j’avais imprimé les pages des cartes continents sur le principe Montessori du blog En terre d’enfance. Cela m’a donc donné une idée. Je lui ai dit que si elle voulait, on pourrait regarder ça en classe ensemble de façon plus approfondie. Cela tombait bien, car les cours de la semaine 10 Ker Lann ne sont pas très chargés cette semaine.

Je suis donc allée chercher mes impressions pas encore plastifiées mais qu’importe, le globe terrestre et un dictionnaire.

Malheureusement, toutes les cartes Djeco ne correspondent pas aux couleurs des cartes de géographie Montessori. L’Europe sur la carte des continents Montessori est rouge alors que sur les cartes Djeco ils ont choisi le vert. Mais ce détail ne pose pas de soucis pour J. Elle veut repérer l’Europe sur le globe et reconnait la France.

On cherche dans le dictionnaire chaque animal pour avoir quelques précisions sur chacun d’entre eux. On y apprend que les pics du hérisson sont un moyen de défense puisqu’il se met en boule dès qu’il se sent en danger. Que le tigre pèse plus de 200 kg et qu’il feule ; que la girafe doit écarter les pattes pour attraper la nourriture au sol et qu’elle n’émet aucun son. Parfois, on ne trouve pas l’animal dans le dictionnaire, mais qu’importe. La découverte est amusante et c’est ce qui compte.

On a continué notre tour du monde ainsi. Allant tantôt sur le globe, tantôt sur la carte papier, tantôt dans le dictionnaire. On a observé les détails : le rhynocéros a-t-il une ou deux cornes sur l’image ? Est-ce qu’on voit un mâle ou une femelle pour le lion ? Oui, le mâle en arrière plan a une crinière…

Le crotale, c’est aussi un serpent à sonnette. Le raton laveur s’appelle comme cela parce qu’il a la particularité de laver sa nourriture avant de la manger.

On compare la taille de la cuisine toute en longueur avec la taille d’une baleine bleue pour mieux s’imaginer sa taille.

Bref, un moment agréable passé grâce à ce jeu de cartes. Une découverte du monde improvisée qui s’est déroulée à merveille, parce que c’était l’intérêt de ma fille du moment d’en savoir plus et donc toute son attention était mobilisée. L’improvisation a du bon aussi parfois finalement. A refaire donc une prochaine fois…

On fabrique des cartes

J’ai enfin trouvé des correspondants pour J. Depuis longtemps, J. voulait des correspondants et des correspondantes pour s’échanger des courriers comme au bon vieux temps, comme au temps avant internet, avant les e-mails, avant les SMS et avant Facebook. Je lui avais parlé de ma correspondante à qui j’ai longtemps envoyé des courriers. J’ai encore toutes les lettres, plus de 200 courriers échangés pendant plusieurs années.

J. ne sait pas encore écrire, mais elle voulait recevoir du courrier à son nom et voulait elle aussi avoir une correspondante. J’ai lancé des messages sur des groupes de discussions qui parlent de l’école à la maison sur internet. J. a patienté. Même si l’idée a pu séduire, en retour, personne n’a voulu tenter l’aventure. Jusqu’à ce que plusieurs personnes acceptent de se lancer, et ce n’est donc plus une mais quatre correspondants que J. a désormais. Elle est ravie.

Elle s’est appliquée à leur fabriquer des cartes pour une première prise de contact.

Des cartes personnalisées, d’autres cartes qu’elle a souhaité garder pour elle et un bon moment passé toutes les trois à fabriquer ces jolies cartes. M. a aimé s’y mettre aussi et elle a souhaité avoir une correspondante elle aussi à son tour. Si vous avez une fille de 3 ans 1/2, je lance donc un appel.

Une journée Montessori

C’était, il y a un mois. M. refusait de faire l’école à la maison avec J. et moi. Je ne me suis pas inquiétée.  Elle voulait rester à regarder des dessins animés pendant que je travaillais avec J. Un jour, ça passe. Mais quand elle réclamait chaque jour des dessins animés, pendant que J. et moi, on travaillait sur les cours Ker Lann. Au bout d’un moment, j’ai dit stop. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour qu’elle revienne avec nous faire des activités. J’ai d’abord présenté un jeu avec des balles et des pinces que j’ai imaginé.

L’activité lui a beaucoup plus et elle a transféré les balles dans les trous, puis du plateau au pot et ainsi de suite.
Comme elle a commencé à verser les balles sur le plateau, je lui ai dit que si elle préférait verser, j’avais aussi une activité pour apprendre à verser. Une activité plus adaptée, car les balles tombaient au sol et je ne voulais pas qu’elle détourne cette activité avec les balles.

Très concentrée, elle a versé les graines du saucier au pichet et du pichet au saucier avec beaucoup de minutie. Jusqu’à ce qu’elle éparpille les graines. Je lui ai montré comment ramasser les graines et comment ranger l’activité pour une autre utilisation.

Puis, elle a voulu la boîte des couleurs.

J. a voulu aussi faire des activités Montessori. Elle a pris les attrimaths.

Puis, J. a voulu la grande boîte des couleurs que je lui avais montrée mais que nous n’avions pas encore utilisée.

J’ai présenté les serviettes de pliage à M. qui n’a pas souhaité les utiliser. Je pense que ça viendra. Chaque chose en son temps.

J. a enchaîné ensuite avec les lettres mobiles pour que l’on termine un exercice qu’elle ne voulait pas faire à l’écrit.

Ainsi, c’est achevée cette journée d’activités Montessori. M. a retrouvé l’envie de venir partager avec nous des activités et J. a décrété qu’il fallait qu’on refasse souvent ça.

Toucher, observer, goûter les fruits

Depuis hier, on part à la découverte des fruits et des saveurs. L’idée m’est venue d’un exercice qu’il y avait dans les cours Ker Lann. Je n’avais pas envie qu’on fasse uniquement un exercice sur papier. J’ai voulu aller plus loin dans la découverte des fruits. Nous avons donc acheté différentes variétés de fruits. Certains déjà connus et d’autres moins connus. En cette saison, il n’y a pas beaucoup de choix, mais nous avons dans notre commune un petit magasin qui vend beaucoup de variétés de fruits et légumes toute l’année et des fruits secs en vrac avec leur coque.

J’ai présenté nos achats dans un panier. J’ai également mis une bassine d’eau pour pouvoir les laver facilement, une planche à découper, un grand couteau et un ustensile de découpe pour les enfants. J’ai également pris des feuilles de dessin, des crayons de couleur pour avoir sous la main tout ce qu’il faut pour travailler. Car, il ne s’agit pas là d’un cours de cuisine mais d’un cours pour apprendre à observer les fruits et les découvrir de façon plus approfondie en prenant le temps de les toucher, de les décrire et de les goûter.

Après avoir fait l’inventaire des fruits que nous avions à notre dispositon, les avoir nommés puis listés sur une feuille, j’ai proposé d’en faire une petite nature morte. En rappelant ce qu’était une nature morte (dans un deuxième temps, nous irons regarder des natures mortes de fruits peintes par de célèbres artistes peintres).

Une fois la nature morte terminée, j’ai demandé à J. de choisir le fruit qu’elle voulait découvrir en premier. J. et M. ont toutes les deux décidé d’un commun accord qu’elles voulaient voir ce qu’il y avait à l’intérieur du coing. J. l’a observé sous tous ses angles. Elle a caressé le fruit pour sentir le duvet, ses bosses, et regarder de façon plus précises comment était sa couleur, car il fallait le dessiner sur une feuille de papier.

Puis, nous l’avons coupé pour voir comment il était à l’intérieur. J. a dessiné aussi l’intérieur du fruit. Avant d’ouvrir le fruit, je leur ai demandé de me dire si c’était un fruit à noyau oou à pépins. M. a dit « à noyau », J. a dit « à pépins » et la découverte en était plus intéressante puisque chacune attendait la réponse avec impatience.

Le coing est un fruit à pépins et on découvre qu’en plus, il s’oxyde très vite au contact de l’air.

On se dépêche dont de dessiner l’intérieur, puis de le couper en morceaux pour le cuisiner avec du beurre et du sucre dans une poêle.

C’est M. qui s’occupe de la cuisson du coing, pendant que J. termine son dessin.

M. surveille bien la cuisson durant la caramélisation et retourne les morceaux jusqu’à ce qu’ils deviennent tendres. Le résultat est pas mal. On réserve les coings poêlés sur le côté pour continuer la suite. La dégustation viendra plus tard.

Le second fruit choisi est l’avocat. Même procédé que pour le coing. On le touche, on l’observe, on décrit ce que l’on sent, ce que l’on voit. Puis on coupe l’avocat pour voir comment il est à l’intérieur. puis, on passe à la préparation d’un gratin d’avocat.

J. coupe l’avocat en morceaux et les poivrons rouges sortis du bocal.

Je m’occupe des oignons que je commence à faire revenir à la pôele avec de l’huile d’olive.

Les enfants s’occupent du mélange : avocats, poivrons, champignons. On met le tout dans la poêle et on laisse cuire. On assaisonne de sel, de poivre. Les légumes passent ensuite au four avec de l’emmental pour gratiner. On peut passer à la suite.

L’étape suivante est la découverte des pommes et des kiwis. On termine par la réalisation d’un gâteau aux pommes et aux kiwis.

Au fur et à mesure que les découvertes avancent on note tout dans le cahier Arts et découverte et on colle les dessins réalisés durant les observations.

La journée de cours, c’est terminée par un bon repas avec dégustation de coing, gratin d’avocat et en dessert une bonne part de gâteau aux pommes et aux kiwis.

On continuera aujourd’hui avec les fruits qui nous restent. J’écrirai un second article pour vous présenter nos observations et notre atelier cuisine.